masque
indigo
_la nuit
s’abouche
à la terre
les arbres murmurent en leurs racines
les chemins s’écartent en solstices
les plantes rugissent de bruine
les pierres _de sang
la femme marche
sûre
ses paumes lissant le temps
ses pieds sur des soleils
ses cheveux sont ferlés
de cordons ombilicaux
et de doigts convulsés
son ventre est ouvert et constellé
son dos criblé de blessures
ses épaules _d’injures
son visage danse
de l’extase au silence
de l’horreur à la vie
elle marche
indomptée
inaltérée
elle dansera même
jusqu’au squelette
jusqu’au tréfonds
de sa force
livre
ivre
libre
au-delà de vos cris
de vos sexes
de vos haines
de vos pouvoirs/vouloirs
elle caressera
l’amour
©Aure 01/2018
et pour prélude
le bleu des pudeurs
quand le baiser devient
la nuit allée avec l’humus
le minéral et le végétal
font des offrandes de cris
et là où marcher
les soleils contiennent leurs courses
la femme des évidences
a paru
quelle robustesse !
sa chevelure comme voile
périple de la maternité
et de la douleur
sa pulsion de délivrance
son ivresse incorruptible
sa chorégraphie
entraîne la mort
et la ténèbre insondable
et les confond
avec le bond de l’échappée perpétuelle
alors toutes les violences
convergent en le geste
qui redessine l’amour
………………………
Le vers si concis d’Aure, la ténuité de la foudre, où n’entre plus rien d’oppresseur, et qui emplit un ciel de sa ramure de soufre aimant et rebelle.
Avec mon amitié admirative,
Bizheng
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